Le hedge de l’Ivy League

March 2019 | IDÉES

Les universités américaines, qui disposent d’importants capitaux au travers « d’endowment funds » (fonds de dotation), sont aussi des clientes des hedge funds. Elles investissent historiquement beaucoup dans ces fonds comme dans les autres classes alternatives (private equity immobilier, matières premières…).

Les fonds de dotation des universités de l’Ivy League, les huit universités du nord-est des États-Unis (Harvard, Princeton, Stanford…), chargés de gérer les dons, disposaient de $135Mrd en juillet dernier.

Elles investissent dans des hedge funds plus du quart de ces actifs. En 2017, des universités comme Brown et Columbia investissaient un peu plus du tiers de leurs actifs dans les fonds alternatifs. Harvard y plaçait 15%, Yale (dont la stratégie de gestion est considérée comme une référence mondiale – www.investments.yale.edu), 20.5% et Princeton 24.6%.

Pour terminer en tête de l’Ivy League, une question de prestige, les universités ont pris davantage de risques. Elles estiment qu’elles ont « la matière grise » nécessaire pour être plus performantes que les fonds de pensions traditionnels. Elles doivent aussi dégager plus de rendement pour contribuer aux dépenses croissantes dans un contexte d’âpre concurrence pour attirer les meilleurs étudiants.

Cette politique de gestion, très axée sur les classes alternatives risquées, dont Yale fut la pionnière dès 1985, a cependant été critiquée pour son coût lié aux frais de gestion élevés. Les universités versent des centaines de millions de dollars de commissions aux hedge funds, un argent dont certains considèrent qu’il pourrait être mieux utilisé au bénéfice direct des étudiants. Faut-il croître pour dépenser ou dépenser pour faire croître : un débat sans fin…