Et si une énergie produite en Europe ne rejetait pas de carbone, offrait la même praticité logistique que les énergies fossiles, et fournissait bien plus d’énergie par kilogramme ?
Un rêve que l’hydrogène vert pourrait transformer en réalité. Ce gaz liquéfié fournit jusqu’à trois fois plus d’énergie que les carburants classiques à quantité équivalente ! Une révolution évidemment, mais… pas pour tout de suite.
La production n’en est, en effet, qu’à ses balbutiements, et coûte cher : 4€ à 6€ le kilo. Un coût jugé prohibitif par les industriels. Geert Van Poelvoorde, CEO d’Arcelor Mittal affirme qu’un hydrogène vert « made in Europe » serait trop cher, malgré les aides de l’Union Européenne pour décarboner le secteur de la sidérurgie. Le coût acceptable, selon Arcelor Mittal, serait de 2€.
Le compte n’y est donc pas pour l’instant.
Et pourtant, les acteurs restent optimistes. Mathieu Guesné, fondateur et CEO du « pureplayer » français Lhyfe, a vu la production de sa société passer de 300kg par jour en 2022 à 4 tonnes ! Son ambition est d’en produire 80 quotidiennement en 2026. Une accélération qui ferait pâlir la loi de Moore, prédisant (avec justesse) un doublement de la capacité de calcul des microprocesseurs tous les deux ans !
Une augmentation de la production réduirait les coûts et permettrait de faire de cette énergie un véritable protagoniste de la transition écologique. L’Agence Internationale pour les Energies Renouvelables (IRENA) anticipe une baisse de coût continue grâce à l’augmentation de la production entre 2030 et 2050.
Celle-ci permettra aux courageux, déjà lancés dans la course à l’hydrogène vert, de rentabiliser des opérations qui, aujourd’hui, ont du mal à être à l’équilibre. Lhyfe, par exemple, table sur un chiffre d’affaires de 200 millions d’euros en 2026, contre 1 million aujourd’hui.
L’énergie renouvelable sera-t-elle finalement le prochain secteur aux croissances affolantes ?