Comme nous l’évoquions dans notre dernière Lettre, la mixité des équipes de gestion dans l’industrie financière est source d’un meilleur ratio risque/rendement.
Un constat apparemment partagé par Jenny Abramson, fondatrice de Rethink Impact, société de capital-risque spécialisée dans l’investissement d’impact social, plus précisément dans des entreprises fondées et/ou dirigées par des femmes ou des leaders s’identifiant comme non-binaires.
Double jackpot ESG pour les plus cyniques, double effort en faveur d’une plus grande inclusion et représentativité pour les autres. Efforts dont la nécessité n’est d’ailleurs pas contestable, quand on sait que seulement 2,1% des investissements du capital-risque sont dirigés vers des entrepreneuses. Ce chiffre peut surprendre si l’on considère que les entreprises dirigées par des femmes génèreraient une meilleure croissance du chiffre d’affaires et passeraient en moyenne plus rapidement à la phase d’exit.
Toutefois, ce seul critère ne saurait être une garantie de résultat : si la mixité comme gage de meilleure performance peut sembler naturelle, si une approche par « discrimination positive » peut paraître fondée, investir dans une société simplement par ce qu’elle est dirigée par une femme, ou dans la même mesure, simplement par ce qu’elle est ESG, n’est pas viable. C’est ce que confirme d’ailleurs Jenny Abramson, qui avoue devoir passer beaucoup de temps dans la recherche et l’analyse des entreprises ciblées.
La diversité comme catalyseur nécessaire, mais insuffisant, de l’investissement responsable, rappelle une évidence que le « green washing » cherche souvent à faire oublier : l’analyse fondamentale et les qualités intrinsèques et pérennes, d’un projet, d’une équipe, restent, au final, les filtres indispensables de tout investissement. Le talent des gérants demeure donc encore et toujours un facteur essentiel !