Label ISR, certification B-corp, fondation actionnaire, stratégies d’investissement ESG … la mobilisation du capital à des fins autres que la création de profit se décline sous des formes de plus en plus larges. Les entreprises de toutes tailles ne manquent aujourd’hui pas d’outils pour mettre en scène leur engagement sur le front social et/ou environnemental.
Parmi ceux-ci, il y en a un, institutionnalisé en France en 2019 avec la Loi Pacte, qui a occupé pendant quelques temps le devant de la scène médiatique : le statut d’entreprise à mission. L’affaire Danone a mis en lumière les difficultés liées à l’élargissement du paradigme philanthropique à l’échelle d’une société cotée, qui doit savoir balancer ses intérêts financiers, les préoccupations de son actionnariat, et les opérations stratégiques externes.
La philosophie et la pratique philanthropiques naissent et sont conçues, à l’origine, comme individuelles ; le propre de personnes faisant un usage altruiste de leur fortune personnelle. Est-il pour autant impossible d’appliquer ce modèle à des entreprises ? Certainement pas. Au-delà des nombreuses fondations d’entreprises qui ont éclos depuis la loi Aillagon en 2003, on compte aujourd’hui plus de 200 sociétés françaises « à mission ». Ce qui est certain en revanche, c’est que le monde entrepreneurial (et par extension, le monde économique et financier) se trouve encore en phase de transition et de recherche des moyens les mieux adaptés pour servir les intérêts de la planète en parallèle des leurs. Quelques trébuchements paraissent inévitables, qui n’arrêteront certainement pas cette évolution structurelle indispensable !