Les petites banques sont moins rentables que les grandes, ce n’est pas une surprise. En Suisse, les structures gérant moins de 5 milliards avaient un ROE de 2,5 % en 2021 contre 19% pour les grandes institutions gérant plus de 50 milliards. La montée en puissance du règlementaire explique pour l’essentiel cette situation qui mobilise de plus en plus de ressources. La conjugaison entre faible rentabilité et forte augmentation des coûts se décline souvent au rythme de la consolidation, surtout pour les petites structures.
Une tendance déjà clairement amorcée en Suisse, où les dépenses en matière de régulation vont doubler, voire même quadrupler. Les fusions s’accélèrent ; on compte ainsi 17 opérations significatives depuis 2021 quand le rythme normal était plutôt de 4 par an !
En France, la consolidation du secteur des Conseillers en Gestion de Patrimoine (CGP) bat son plein depuis plusieurs années, menée par quelques acteurs adossés à des fonds ou des actionnaires aux poches profondes. Selon le baromètre BNP Paribas Cardif, près des deux tiers des CGP ont un projet de cession ou d’acquisition, ou se disent intéressés par une restructuration. Une tendance qui devrait se poursuivre sur les 3 à 5 prochaines années.
C’est une tendance légèrement différente qui semble se dessiner dans le monde des Family Offices, faite de clubs ou d’alliances ponctuelles.
Ainsi, une étude PwC relève que, pour accéder à des opérations plus ambitieuses et sophistiquées, les Family Offices s’associent à d’autres investisseurs (souvent des pairs) afin de partager risques et coûts. Alors qu’il y a dix ans, ce type de transaction ne représentait pas 5% des opérations, elles s’élèvent aujourd’hui à près de 33 %.
Une approche dont certaines banques privées commencent d’ailleurs à s’inspirer. La banque Syz à Genève, par exemple, vient de lancer un « club » destiné aux gérants de fortune indépendants. Cette plateforme leur permet de partager des informations, des connaissances et surtout de s’allier pour accéder à des stratégies d’investissements complexes.
Le réseau parait donc ici une clé indispensable du succès. C’est un critère que les clients des Family Offices doivent prendre en compte à l’heure de choisir leur partenaire !