En ces temps difficiles, le family office n’échappe pas aux études analytiques. Dernière en date, après le baromètre AFFO-Opinion Way de l’hiver dernier, l’UBS Global Family Office Report 2022, qui a interrogé 221 family offices dans le monde.
Sans surprise, les principales préoccupations sont l’inflation, le risque géopolitique et le niveau des valorisations. Cependant, l’importance de chacune varie selon l’endroit où l’on se trouve. Alors que l’inflation arrive en tête en Amérique latine et en Europe, c’est le risque géopolitique qui domine en Suisse et au Moyen-Orient. Aux Etats-Unis, inflation et niveau des valorisations sont au coude à coude.
A la recherche du Graal
Dans cet environnement incertain et inflationniste, et compte tenu de la faiblesse des espérances de rendement qui prévalaient jusqu’à récemment, les family offices poursuivent leur quête de nouvelles sources de performance par des alternatives aux actifs traditionnels. En réduisant l’allocation obligataire – près des 2/3 des participants de l’enquête ne croient plus à la capacité de diversification des obligations de qualité – la liquidité est sacrifiée au profit d’investissements offrant de meilleures perspectives de rendements, capital-investissement, immobilier et dette privée. En direct ou via des fonds, le non coté a donc clairement la cote !
La question chinoise
A l’international, seulement 39% des family offices interrogés envisagent d’accroître leur exposition chinoise dans les 5 ans à venir, alors qu’en 2021, ils étaient encore 61%. Les révolutions du président Xi Jinping ont émoussé l’enthousiasme et la Chine semble devenue terra non grata… pour l’instant. En revanche, pour ces investisseurs (« avertis » ?), la transformation numérique reste plébiscitée comme thématique phare : commerce électronique, gestion des données, informatique en cloud, blockchains…
Sélectivité verte
Etonnamment, l’investissement durable marque le pas, les FO devenant beaucoup plus sélectifs ; soucieux d’éviter l’écoblanchiment / greenwashing et de mieux mesurer l’impact réel de leurs investissements, ils avancent à pas plus comptés. Très probablement un mal pour un bien.
Enfin les cryptos actifs suscitent de l’intérêt, surtout les technologies de registres distribués (DLT) davantage que les cryptomonnaies. Cependant, comme le soulignent les auteurs de l’étude, ce secteur n’en est qu’à ses débuts. Il faudra donc encore attendre pour voir s’il s’agit d’effets de mode ou de changement structurels. Une bonne raison de prendre date sans trop s’engager néanmoins.
Mais les grands chamboulements actuels apporteront à ces tendances, des évolutions très certainement substantielles en 2023 !