Le fonctionnement du bitcoin (BTC) repose sur un principe élémentaire de limitation : tous les quatre ans environ, l’offre de nouveaux jetons est divisée par deux, jusqu’au jour où le plafond fixé à 21 millions d’unités en circulation sera atteint (anticipé en 2028). Cette opération, connue sous le nom de « Bitcoin halving », protège la monnaie numérique de l’inflation. À la manière d’un métal physique qu’on extrairait moins, le BTC disponible à l’achat se raréfie.
Dernier en date, l’épisode du 20 avril 2024 va-t-il consacrer le BTC dans un statut de valeur refuge ? Les « halvings » sont généralement suivis d’une phase d’ajustements, avant de voir le cours se remettre à grimper dans les mois suivants. Celui de 2024 ne devrait pas échapper à la règle.
D’autant que le lancement des 11 premiers ETF BTC autorisés par la Securities and Exchange Commission (SEC) cette année suscite une accélération rapide de la demande. Ainsi, En mars, le cours atteignait un sommet à $73’000 (contre $24000 un an plus tôt) avant de marquer une légère consolidation ($63 000).
Actuellement établi à 1,8%, le taux d’inflation de la monnaie numérique demeure insolemment maitrisé et peut faire pâlir de nombreux banquiers centraux.
Le statut du métal jaune sera difficile à faire vaciller. Mais les investisseurs ne devraient pas être insensibles à l’émergence d’un potentiel nouveau « safe haven », facilement accessible. Dans un contexte de tensions géopolitiques et économiques mondiales, et de stratégie budgétaire inflationniste aux Etats-Unis, la palette des possibilités en matière de couverture de risques extrêmes pourrait donc s’élargir. Ce nouvel or numérique ira-t-il jusqu’à faire de l’ombre à celui qui a traversé l’histoire ?