La « greenflation » fait partie de ces néologismes qui ont intégré le lexique financier, reflet de l’importance des questions environnementales dans les débats.
Ce terme décrit la hausse des prix de l’énergie et des matières premières, causée par les réglementations et les besoins d’infrastructures.
Cette « greenflation » s’ajoute aux évènements géopolitiques et aux effets post-covid, pour alimenter l’environnement inflationniste depuis plusieurs années.
Tel le serpent qui se mord la queue, la Banque Centrale Européenne (BCE), dont la fonction est la lutte contre l’inflation tout en respectant l’accord de Paris, se voit finalement contrainte d’alimenter le phénomène. Elle ne fait rien d’autre lorsqu’Isabel Schnabel, membre du comité exécutif de la BCE, déclare, en janvier 2022 : « La nécessité d’intensifier la lutte contre le changement climatique pourrait impliquer que les prix des combustibles fossiles devront désormais non seulement rester élevés, mais même continuer à augmenter, si nous voulons atteindre les objectifs de l’accord de Paris sur le climat. » !
Aussi intransigeante sur l’impératif économique qu’écologique, la BCE a prévenu que l’impact des régulations affectera le porte-monnaie des consommateurs européens. Une hausse des prix difficilement conciliable avec sa mission de régulation de l’inflation !
Alors quelles solutions pour résoudre cette dissonance cognitive de nos banquiers centraux ?
Abandonner la cible d’inflation à 2% ?
Un scénario mollement envisagé par Isabel Schnabel en mars 2022, avant d’être rejeté…
Résultat, deux ans plus tard, la « greenflation » s’installe dans le paysage économique, comme un élément structurel. Un léviathan que les banquiers centraux redoutent, et nourrissent… en espérant que le temps, et le marché, sauront l’occire !