Branko Milanovic, ex-économiste de la Banque Mondiale et pointure sur la question des inégalités, a apporté il y a peu, quelques lueurs d’espoir. Mais son enthousiasme ne fait pas l’unanimité.
Connu grâce à sa fonction pachydermique ou « courbe de l’éléphant », Milanovic retrace les évolutions de revenus entre 1988 et 2008.
Dans ce graphique, les populations d’Afrique subsaharienne sont la queue de l’animal, les millions d’Indiens et de Chinois sortant de la pauvreté constituent le dos massif, l’écroulement des classes moyennes occidentales, la base tombante de la trompe. Puis, l’extrémité de la trompe illustre l’enrichissement exponentiel des UHNWI, du moins jusqu’en 2008.
Car de 2008 à 2018, la courbe n’est plus un éléphant. Avec une croissance des revenus extrêmement forte en Asie mais aussi en Afrique, il n’y a plus ni queue ni dos. Tandis que la croissance particulièrement faible en occident, Europe en tête, rend la trompe méconnaissable.
Autrement dit, ce bronchiosaure indiquerait que les inégalités mondiales ont fortement baissé.
Du moins entre régions …
Car le dernier rapport sur les inégalités mondiales diffère quelque peu. A tel point que l’on serait plus proche du niveau du 19e siècle. Bien que les inégalités entre pays aient diminué, les inégalités à l’intérieur des pays ont plus que doublé ! Et le tsunami du Covid a accentué le phénomène. Si le nouvel animal « milanovicien » reste à définir, nul doute que ces constats exigeront que la finance verte appuie autant sur le E que le S !