Le destin actuellement chahuté du Crédit Suisse ne l’a pas empêché de lancer, fin septembre, un indice encore unique en son genre, le Credit Suisse SFO (Single Family Office) Index, qui, selon la banque, permettra de refléter les performances d’investissement des actifs financiers des SFO et de les comparer entre pairs.
Constitué de plus de 300 SFO répartis en trois groupes de tailles différentes : petits (moins de $100 millions d’actifs), moyens (entre $100 et $500m) et grands (plus de $500m), répartis dans les régions Asie-Pacifique, Europe et Moyen-Orient, il sera élargi aux zones géographiques restantes afin de constituer un indice mondial.
Quelques constats clés ressortent d’ores et déjà de ce premier exercice :
Au cours du premier semestre 2022, l’indice enregistre une perte de 7,6 %, la baisse des actions ayant été freinée par les allocations alternatives, en particulier en matières premières.
De 2020 à fin juillet 2022, les grands SFO ont surperformé, enregistrant une croissance cumulée des actifs de 15,8%, contre 8,4% pour les SFO de moyenne envergure et 1,7% pour les « petits ».
En termes d’allocation, à fin juillet 2022, les actions représentaient 47%, les obligations 29% et l’alternatif 17%. Mais on note une exposition beaucoup plus risquée chez les plus grands acteurs (62% en actions) et une moindre exposition aux investissements alternatifs cotés, reflet d’une allocation probablement plus importante dans des investissements directs, non couverts par cet indice.
Au niveau plus régional, sur les 31 mois observés, l’Asie a surperformé l’Europe et le Moyen-Orient en cumul annuel.
Parfois considérés comme « indicateurs avancés » des grandes tendances de l’investissement, les Family Offices apportent, au travers de cet indice, un outil intéressant qui pourra compléter utilement d’autres éléments de surveillance comme le Baromètre de l’AFFO, l’UBS Global Family Office Report ou encore le Credit Suisse Single Family Office Survey Report.
Ce dernier, publié récemment, met en évidence des adaptations de stratégie d’investissement en faveur de la préservation plutôt que de la croissance du patrimoine, conséquence des menaces d’érosion par l’inflation. Il révèle aussi que « les SFO n’ont pas encore trouvé de solution à l’éternel défi de la gestion des conflits générationnels : la principale préoccupation des gestionnaires de SFO est d’organiser un transfert sans heurt du patrimoine aux membres plus jeunes de la famille, qui n’ont pas forcément les mêmes priorités, ni le même appétit du risque.