En dépit d’un contexte incertain, le marché de l’art continue d’enregistrer des records. Quels que ce soient les périodes artistiques ou les pays, Artmarket n’a noté aucune annulation des ventes cataloguées pour 2022 ou 2023. D’ailleurs, l’indice Artprice100 surperforme nettement les indices classiques.
Et il ne suffit bien sûr que de voir les résultats de la vente de la collection Allen, qui a dépassé toutes les attentes, y compris celles de Christie’s. Outre cinq tableaux entrés dans le club très fermé des œuvres dépassant 100 millions de dollars, plus de la moitié des lots ont été cédés à des prix supérieurs de 65 % à leur estimation haute !
Phillips et Sotheby’s ont également enregistré de très belles ventes à New York en novembre. Sotheby’s a ainsi réalisé une performance de $856 millions pour six sessions de ventes d’art moderne et contemporain, dont une œuvre d’Andy Warhol, White Disaster, adjugé $85,5 millions. Phillips a, pour sa part, connu sa troisième plus belle session de ventes lors des 20th Century & Contemporary Art Evenin Sale.
Dans ce contexte euphorique, la tendance à un élargissement de la clientèle se poursuit. On voit émerger en particulier de nouveaux collectionneurs, enclins à la spéculation et à l’adrénaline, et qui « n’imaginent pas un seul instant délaisser leur crypto-univers ». Artmarket estime qu’ils représentent un vivier potentiel de 450 millions d’acheteurs de NFTs.
L’arrivée de cette nouvelle génération, tout comme la révolution technologique, continuent d’agir sur le marché de l’art. En effet, selon Artmarket, l’apparition des NFTs constitue, malgré le ralentissement brutal actuel, « un changement de paradigme pour les artistes, qui se retrouvent à nouveau maîtres de leur destin, comme ce fut le cas sous la Renaissance. »
Avis également partagé par Thaddaeus Ropca, qui estime que, même si la qualité des œuvres n’est pas encore au rendez-vous, les NFT sont un outil auquel les artistes auront de plus en plus recours, les rendant par conséquent incontournables.
Mais cette numérisation ne touche pas que les œuvres. MCH, propriétaire d’Art Basel et de la Fiac, vient de lancer Arcual ; une plateforme, basée sur la blockchain, qui vise la transparence des opérations. Elle permettra la gestion des honoraires des artistes et galeristes, des conditions de paiement et accords de ventes ainsi que des certificats d’authenticité et de provenance.
Avec cette entrée en force du numérique, mais également le recours à l’intelligence artificielle, qui permet de mieux personnaliser l’offre, et avec l’utilisation généralisée d’outils de gestion de l’attention, c’est toute l’économie du marché de l’art qui connait une mue importante. Une évolution qui ne manquera pas d’influencer les prix à moyen terme…