La robotique est dans la pré

novembre 2025 | NEWS

Cet été, le Conseil de l’Union européenne a décidé de serrer la vis : des droits de douane supplémentaires sur les produits agricoles et certains engrais importés de Russie et de Biélorussie. Objectif ? Couper le cordon avec les intrants russes, alors que Moscou prévoit d’exporter 45 millions de tonnes d’engrais en 2025. Une contrainte qui pourrait bien devenir une opportunité pour l’agritech, ce secteur déjà bouillonnant où la technologie se met au service des champs.

Tracteurs autonomes, drones pulvérisateurs, serres connectées… L’agriculture vit une révolution silencieuse mais fulgurante. Baptisée agriculture 4.0, elle répond à une équation vertigineuse : nourrir près de 10 milliards d’humains en 2050 sans épuiser la planète. Et l’innovation avance à toute vitesse : capteurs intelligents pour ajuster l’irrigation au litre près, logiciels prédictifs pour anticiper les maladies, IA qui pilote des tracteurs ciblant les mauvaises herbes. John Deere, pionnier historique, a ainsi lancé See & Spray, un système qui réduit l’usage d’herbicides de plus de 80 %.

Autour de ces géants, une galaxie de start-up pousse comme des champignons (bio, bien sûr) :

  • Carbon Robotics et ses désherbeurs autonomes,
  • Arugga, spécialiste de la pollinisation robotisée en serre,
  • Plenty et Local Bounti, qui révolutionnent l’agriculture verticale avec des rendements multipliés et une consommation d’eau divisée par 200.
  • En France, la start-up Ekylibre a levé 10 M€ pour son logiciel de gestion agricole intelligent, prouvant que même les PME européennes peuvent devenir des pépites technologiques.

Ces innovations attirent les capitaux et déclenchent une vague de rachats par les leaders du secteur. Et ce n’est pas tout : le marché du biocontrôle (alternative naturelle aux pesticides) croît de 15 % par an, tandis que les biotechnologies explorent la fermentation de précision pour produire des protéines alternatives. Des acteurs comme Amoéba ou BASF se positionnent déjà sur ce créneau porteur.

Bien sûr, ces technologies restent coûteuses et l’endettement agricole est élevé. Mais l’agritech pourrait devenir un levier stratégique pour réduire la dépendance européenne aux intrants étrangers et renforcer la résilience des filières locales. Pour les familles investisseuses, ces innovations offrent une double promesse : impact écologique et potentiel de croissance. Une thématique à suivre de près dans les années à venir.

Entre impératif alimentaire et urgence écologique, l’agriculture du futur ne laisse pas de place à l’improvisation. Elle s’impose comme une thématique clé, à la croisée de l’innovation, de la transition et de la sécurité alimentaire. Un pari de long terme pour les investisseurs… et un enjeu géopolitique pour l’Europe.