Le private equity et les marchés non cotés ne sont pas nouveaux, mais leur attrait n’a cessé de croître ces dernières années. Le potentiel de rendements et la décorrélation des actifs traditionnels continuent de séduire un large éventail d’investisseurs. Mais avec l’augmentation des montants engagés et la diversification des profils d’investisseurs, des tensions commencent à émerger. Et les infrastructures du secteur peinent à suivre.
Malgré l’ampleur des investissements, le système demeure fragmenté : données cloisonnées, valorisations tardives et reporting opaque sont monnaie courante. Dans un environnement où transparence, réactivité et gouvernance sont des exigences incontournables, ce manque de fluidité est une anomalie. L’absence de langage commun complique le suivi des actifs. Les investisseurs se retrouvent confrontés à une complexité croissante sans les outils adaptés pour y répondre.
Des solutions commencent à voir le jour, telles que la tokenisation des parts, la normalisation des reportings ou des initiatives comme l’Institutional Limited Partners Association (ILPA). Cependant, ces solutions restent encore timides et peinent à s’imposer face à l’inertie du marché. Le secteur est à un tournant. Si rien ne change, il pourrait perdre la confiance des investisseurs de demain, plus exigeants que jamais.
Dans ce contexte, les family offices ont un rôle crucial à jouer. Ils sont les intermédiaires entre investisseurs et gestionnaires, et doivent faciliter la compréhension des données souvent complexes. Au-delà du conseil, leur rôle est celui de traducteurs, de simplificateurs de l’information, permettant ainsi aux investisseurs de prendre des décisions éclairées dans un environnement de plus en plus opaque et fragmenté.
La normalisation des données et l’intégration de l’IA sont des leviers indispensables pour réconcilier efficacité et transparence. L’IA peut automatiser la collecte de données, rationaliser les reportings et offrir une gestion des portefeuilles plus agile. L’objectif est de libérer les équipes de tâches répétitives et leur permettre de se concentrer sur des analyses stratégiques, cruciales dans un marché en constante évolution.
L’avenir des marchés privés réside dans la capacité à répondre aux exigences de transparence et à la standardisation de l’information. Les family offices doivent être au cœur de cette transformation, en favorisant la fluidité des processus décisionnels. Leur rôle est de sécuriser les décisions des investisseurs, en leur procurant une vision claire et fiable.