Sur cette toile de fond qu’il convient de garder en tête, l’investisseur sera bien inspiré d’orienter ses choix en fonction de thématiques solides. En dépit des soubresauts sur le marché des taux américains, TINA (There Is No Alternative to stocks) garde la vedette. Cependant, volatilité oblige, la robustesse de portefeuilles prime : la préférence ira donc aux actifs de qualité, cotés ou non cotés, et à l’immobilier. Tout ce qui génère des revenus, qu’il s’agisse de dividendes, de coupons ou de loyers, devra permettre d’absorber l’inflation qui, comme l’a déclaré récemment le président de la Fed, Jerome Powell, ne sera pas nécessairement « transitoire ».
Dans ce contexte, maintenir fermement le cap sur le long terme est crucial. La prudence dicte également de prendre régulièrement ses bénéfices de manière à pouvoir réallouer ses actifs et, le cas échéant, tirer parti des épisodes de fortes baisses qui constituent souvent des opportunités d’achat dans des marchés généralement chers. Jusqu’à présent, les opérateurs ont profité des baisses pour revenir sur les marchés et cette tendance va se maintenir tant que les liquidités qui cherchent à se placer restent abondantes. Sauf événement géopolitique mondial, le « grand retournement » qui viendrait remettre en question le fonctionnement actuel de la machine financière se produira en effet lorsque les acteurs du marché réaliseront que les banques centrales s’apprêtent à retirer leur soutien à l’économie.
D’ici là, il convient de naviguer avec le bon sens qui veut que les arbres ne montent pas au ciel, tout en se gardant bien de sauter d’un train qui continue à se déplacer à grande vitesse et produit des performances bienvenues. Toute la question est de choisir les bons wagons. Et le marché chinois qui a reculé de 16% cette année alors que les marchés développés progressaient de 20% pourrait être l’un d’entre eux. Car une fois le « nettoyage » actuel terminé, il ne fait guère de doute que le pays retrouvera le chemin de la croissance. C’est aujourd’hui qu’il faut se souvenir qu’en mandarin, crise et opportunité sont intimement liées.