Fermez les yeux, et imaginez : des appartements luxueux, valant quelques dizaines de millions de dollars, dans certains des plus grands gratte-ciels du monde, nichés entre la 57ème rue et la face sud de Central Park. Vue imprenable sur la ville de New York, de jour comme de nuit. Un sentiment d’exclusivité renforcé par la qualité du voisinage – Jennifer Lopez, Michael Dell, magnats de l’immobilier saoudiens et gérants de fonds spéculatifs – et par ce nom : Billionaires Row.
Le rêve dites-vous ? Assurément. Bien entendu, la perfection n’existe nulle part. Et si vous parvenez à faire abstraction d’un ascenseur au tempérament capricieux, d’un système électrique sujet à d’occasionnelles explosions et d’une chute à déchets aussi discrète qu’un bariton sur scène, vous ne devriez avoir aucune peine à vous accommoder des quelques 1497 autres lacunes de conception et de construction découvertes par des ingénieurs lors d’une inspection récente à l’un de ces immeubles de grand standing.
Sans oublier le fait que ces immeubles ont encore le statut de chantier en construction. Et oui ! Car certaines exigences de sécurité, notamment en ce qui concerne les arrivées d’eau, n’ont pas encore été remplies. Une broutille technique facilement résolue grâce aux certifications d’utilisation temporaires que la ville de New York délivre régulièrement, et qui restent valables tant que les bâtiments n’exhibent aucun… défaut structurel. De quoi faire s’effriter un peu le charme, et de quoi poursuivre investisseurs, équipes de développement et société immobilière pour quelques 125 millions de dollars, hors dommages et intérêts.
Et il ne s’agit là que de la plainte collective… L’immobilier demeure une affaire complexe, exigeante, et malgré l’engouement actuel, des risques mal appréhendés peuvent se révéler ravageurs pour l’investisseur !