L’appel du continent décembre 2025 — Pratique
Quand la fiscalité se durcit, les talents migrent. Après Paris, c’est au tour de Londres d’en faire
l’expérience. La fin annoncée du régime non-dom et le resserrement des règles sur le carried interest
accélèrent le mouvement : la City voit partir certaines de ses figures clés. Dernier exemple : James
Brocklebank, co-président d’Advent International, désormais installé au Luxembourg. Et il n’est pas seul.
Fondateurs de fintech, dirigeants de fonds, family offices : beaucoup empruntent la même porte, lassés
d’un environnement fiscal devenu imprévisible.
Pendant que Londres tente de colmater l’hémorragie, le Grand-Duché déroule le tapis rouge. Un projet
de loi présenté cet été prévoit d’exonérer totalement le carried interest des dealmakers détenant moins
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de 10 % des parts des fonds, sous conditions de durée. Une mesure taillée pour attirer les équipes de
private equity et renforcer une place déjà centrale dans la structuration des fonds européens.
Ce mouvement n’a rien d’anecdotique. Il marque une recomposition où la stabilité perçue devient un
avantage compétitif décisif. Pour nombre d’investisseurs, il ne s’agit plus d’optimisation, mais d’un
repositionnement stratégique de leur centre de gravité européen. Dans ce jeu des juridictions, la City,
longtemps aimant des capitaux, pourrait bien voir son attractivité glisser… au profit d’un voisin discret,
mais redoutablement efficace.