Immobilier : chantier mondial

juin 2025 | PERSPECTIVES

Après deux années d’instabilité dues à la hausse des taux d’intérêt, l’inflation et les tensions géopolitiques, le marché immobilier mondial montre des signes de stabilisation en 2025. Les conditions restent exigeantes, nécessitant une approche sélective. Les critères ESG (Environnement, Social, Gouvernance) deviennent cruciaux pour évaluer les actifs et construire la performance future.

Le marché français entre prudence et résilience

En France, la croissance économique est modérée, freinée par une consommation atone et un marché du travail fragile. La détente des taux d’intérêt offre un répit aux investisseurs, mais les marges de manœuvre restent limitées. Les bureaux subissent une pression croissante, surtout à Paris où le taux de vacance atteint près de 10%. Seuls les bureaux neufs, bien situés et durables trouvent preneurs. Le résidentiel, en revanche, reste une valeur refuge avec des loyers en hausse d’environ 3% par an et une forte demande pour des résidences étudiantes ou seniors.

Une situation européenne contrastée

CBRE prévoit une hausse de l’investissement de 20% en 2025, amorçant une reprise soutenue par une convergence progressive entre les attentes des acheteurs et des vendeurs. Cependant, des défis persistent, notamment une offre insuffisante sur certains segments. Les secteurs logistique, résidentiel et hôtelier continuent de susciter un fort intérêt, tandis que les bureaux restent pénalisés par une vacance élevée, surtout pour les actifs obsolètes.

En Allemagne, le marché immobilier allemand montre des signes de redressement. En 2024, le volume des transactions a augmenté de 21% pour atteindre 34,3 milliards d’euros, avec une demande soutenue pour les actifs résidentiels et logistiques.

La croissance économique espagnole est quant-à-elle attendue à 2,6%, soutenue par un marché du travail solide et une reprise de l’investissement. Le secteur immobilier bénéficie de cette dynamique, avec une augmentation prévue de l’investissement de 10% à 15%.

Tendances Mondiales

À l’échelle mondiale, l’immobilier évolue au rythme des tensions géopolitiques et des incertitudes économiques.

Aux Etats-Unis, des taux encore élevés freinent certains segments, mais le résidentiel et la logistique restent porteurs, soutenus par la résilience de l’économie américaine.

Les marchés asiatiques connaissent eux des ajustements après plusieurs années de forte croissance, offrant de nouvelles opportunités, notamment en Asie du Sud-Est et dans certaines zones d’Afrique où la demande en infrastructures et en logements augmente rapidement.

Aux Emirats, Dubaï continue sa croissance avec des ventes atteignant plus de $30 milliards début 2025. Les actifs très haut de gamme séduisent toujours, mais l’euphorie du marché alimente les craintes d’une surchauffe.

Classes d’Actifs Porteuses

  • Logistique : Portée par des besoins structurels en chaîne d’approvisionnement, la demande dépasse l’offre. Le secteur a déjà absorbé la correction de 2024, ouvrant la voie à de nouvelles opportunités.
  • Hôtellerie : L’essor est important, notamment dans les métropoles internationales où la reprise touristique a permis de retrouver des taux d’occupation record.
  • Résidentiel : Reste une valeur refuge, avec des loyers en hausse et une forte demande pour des produits alternatifs comme les résidences étudiantes ou seniors.
  • Bureaux : Ils subissent une pression croissante, notamment dans les grandes métropoles. Seuls les bureaux neufs et bien situés, respectant les critères de durabilité et d’usage flexible, trouvent encore preneurs.

Le marché immobilier en 2025 se trouve dans une phase de stabilisation après une période agitée. Les investisseurs doivent demeurer sélectifs et se concentrer sur des actifs de qualité, bien situés, en phase avec les nouvelles exigences de durabilité et de flexibilité. La capacité à naviguer dans cette transition déterminera leur réussite dans un marché en mutation.