Il n’est un secret pour personne que la Suisse concentre un ensemble de compétences, de connaissances et d’experts transversaux en matière de finance, fiscalité, gestion et autres… Mais il est quand même surprenant d’apprendre qu’un simple cabinet de sophrologie, niché dans un village au fin fond d’une vallée carte postale, comptait également parmi ses services la gestion de structures offshore de plusieurs milliards de dollars. C’est l’une des révélations du rapport des Pandora Papers.
Ainsi, entre deux traitements par « hypoxie » ou « hypéroxie », ce cabinet s’occupait également d’environ 60 sociétés offshore, plus particulièrement en matière d’accompagnement administratif (signatures de documents, coordination juridique transnationale, paiement de diverses taxes au niveau international, etc.). Et cela en toute légalité ! En effet, la législation suisse sur le blanchiment d’argent, à l’inverse de l’Europe, ne s’applique pas aux conseillers et avocats et encore moins aux sophrologues. C’est donc en toute légalité que fiduciaires et avocats ont géré au fil des années, des opérations… discutables, mais légales.
Pandora papers, Fincen, Panama papers… la liste des enquêtes s’allonge et met en évidence les nombreuses failles d’un système encore très imparfait. Les nouveaux projets de fiscalité mondiale et les différents cadres de régulation transnationaux (en ce inclus par exemple, le SFDR pour l’investissement durable) sauront-ils les combler ?
La transformation devra être plus profonde que de simples textes législatifs. Mais ces premiers pas constituent probablement un signal fort d’une dynamique nouvelle à l’échelle mondiale.