Source : Rapport d’Avenir Suisse, Perpétuer le succès de l’industrie suisse, Octobre 2021
Soyez soulagés amis helvètes, la Suisse ne se désindustrialise pas ! C’est du moins ce qu’avance une récente étude publiée par le think tank Avenir Suisse. Cette dernière montre qu’avec un nombre d’emplois particulièrement stable en dix ans (moins de 5% de variation) et une hausse spectaculaire de la création de valeur ajoutée et de la productivité, la Suisse rejoint l’Allemagne et l’Autriche dans le peloton industriel européen de tête. Ainsi les trois pays du DACH se situent largement en dessus de la moyenne des 27 pays européens en termes de niveau d’industrialisation.
Les autres grands pays de l’Union, en revanche, constatent des variations bien plus importantes en termes de main d’œuvre. La France, le Royaume-Uni (comptant encore comme membre au moment de l’étude) et l’Italie perdent entre 15 et 30% de leur main d’œuvre industrielle et seule la France accroît encore sa création de valeur ajoutée. La productivité italienne est, quant à elle, au plus bas. Une situation qui n’est pas étonnante au regard des évolutions du monde économique et industriel des dernières décennies : délocalisation massive, automatisation des tâches et disparition ou externalisation de certaines fonctions périphériques.
Mais attention aux petites subtilités du rapport. En effet, ce dernier pointe que le secteur industriel suisse se porte bien justement parce qu’il se « tertiarise », au même titre que nos sociétés de manière plus générale. La part des activités réalisées dans le secteur secondaire, qui relèvent non plus de travaux purement manuels, mais non-manuels ou intermédiaires, augmente. Ainsi, si la tertiarisation ne détruit pas l’industrie, elle la transforme. Et en matière de tertiarisation de leur économie, France ou Royaume Uni ont nettement plus fière allure. Alors quelle économie l’investisseur du futur devra-t-il privilégier ?