L’étude annuelle Citywire, publiée fin 2021, offre une information intéressante. En effet, le groupe basé à Londres, a procédé à une analyse des risques encourus et des rendements générés par différentes équipes de gestionnaires d’actifs sur une période de trois ans. Après cette période et plusieurs analyses, ils ont observé que les équipes générant une meilleure performance ajustée au risque (ratio risque/rendement – RRR) sont celles qui sont… mixtes !
Si ce résultat peut faire sourire par son évidence, il constitue tout de même un formidable encouragement à accélérer l’intégration des femmes dans un domaine où ces dernières restent largement minoritaires. Certes, la proportion de gérantes de fonds a progressé de manière inédite récemment et le nombre d’équipes de gestion mixtes a doublé en six ans. Toutefois, sur 16’000 gestionnaires recensés, Citywire ne compte qu’un peu moins de 1900 femmes. Un déséquilibre qui se retrouve aussi dans les rémunérations.
Ainsi, une étude récente menée dans le secteur du capital-investissement a constaté que, malgré une hausse généralisée des salaires en Europe comme en Afrique, les femmes continuent de gagner 14 à 18% en moins aux postes à responsabilité des sociétés.
De manière quelque peu symbolique, on pourrait dire que la place des femmes au sein des institutions financières reflète l’espace qui leur est donné dans la finance, y compris durable. En effet, le 5ème objectif de développement durable (ODD) des Nations Unies compte parmi les trois ODD attirant le moins d’investissements, 8% des fonds « à impact ».
Pourtant, un certain nombre de stratégies d’investissement a été mis en place, dans la microfinance ou l’agriculture durable, pour n’en citer que certains. Et les critères de sélection d’une entreprise selon la place accordée aux femmes existent. Aux capitaux, et à leurs allocateurs, de sauter le pas.