Nombreuses sont les critiques à l’encontre du monde de la mode : superficielle, polluante, poussant à la consommation ; et elles le sont encore plus à l’encontre de la fast fashion. Univers de l’éphémère par excellence, la mode consomme de fait des quantités invraisemblables d’eau et d’énergie. Elle représente l’un des plus gros émetteurs de gaz à effet de serre dans le monde et repose essentiellement sur une main d’œuvre délocalisée, soumise à des conditions dignes de l’industrie minière anglaise à l’ère victorienne. Le tout dissimulé derrière des étiquettes parfois trompeuses.
Zéro sur trois en somme en termes ESG ! Mais tout n’est pas perdu, et certaines réflexions commencent à poindre sur la manière dont ce secteur pourrait passer à des pratiques plus vertueuses.
Le premier champ d’action serait celui des matières premières. Le coton et le polyester, fibres naturelles et synthétiques les plus utilisées, ont chacune un coût important. Le premier nécessite beaucoup d’eau et de terres et engendre une consommation importante de pesticides et de fertiliseurs. Le deuxième n’est pas biodégradable et libère des microplastiques au moment du lavage, qui viennent polluer nos océans et se retrouvent ensuite dans nos propres organismes.
Certains entrepreneurs utilisent dorénavant des fibres alternatives et écologiques, dont le marché pèse déjà plusieurs milliards. Le recyclage de matières synthétiques est également utilisé dans la production d’accessoires.
Le deuxième domaine où un changement est nécessaire concerne le cycle de vie des matières textiles. Si des modifications peuvent être apportées à la fabrication, c’est surtout le comportement des consommateurs qui doit changer. Jeter un habit après seulement 10 utilisations n’est pas soutenable à long-terme. Le choix de la qualité plutôt que la quantité et le recours, surtout parmi les jeunes, à la seconde main et à la location constituent des évolutions intéressantes.
Alors serait-ce utopique de rêver d’un secteur de la mode co-existant harmonieusement avec la nature ? Les coûts d’un réel changement sont évidemment élevés et même des marques engagées sur le front du développement durable continue de privilégier la destruction au recyclage ! Pourtant, l’ESG, c’est chic, et ça se porte par tous les temps.
Normer l’ISR demeure un challenge de haute volée !