A quoi ressemble notre cerveau quand nous donnons ? Depuis une dizaine d’années, quelques équipes de recherche en neurosciences se sont penchées sur les comportements altruistes, notamment le don d’argent.
Dans une étude pionnière publiée en 2006, une équipe de chercheurs a identifié que l’acte de don déclenche une activité cérébrale intense dans les zones du striatum ventral et du cortex cérébral. Ces parties du cerveau humain sont associées à notre « système de récompense », c’est-à-dire ce qui nous motive à agir pour survivre et obtenir des récompenses comme la nourriture, l’eau, mais aussi l’activité sexuelle, les psychotropes ou même l’argent. Autrement dit, on donnerait en partie par plaisir. C’est aussi dans ces zones du cerveau que se déroulent les addictions…
Les neurosciences ont validé, empiriquement, une autre motivation du don : la quête de réputation ou de prestige. Tous les fundraisers savent que certains donateurs, notamment parmi les grands donateurs, cherchent une forme d’approbation sociale quand leur don est rendu public.
La recherche neuroscientifique sur la philanthropie en est à ses balbutiements. Des questions majeures restent en suspens. En particulier, le plaisir de donner est-il inné ou acquis (par l’expérience) ? Est-il possible de devenir « accro » au don, comme aux jeux d’argent ou à l’alcool, et si oui, quels en sont les leviers ?
Des interrogations inattendues, mais probablement utiles, pour tous ceux qui accompagnent les philanthropes, au premier chef desquels les family offices !