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SPAC, faites vos jeux

Actualité fiscale - Pratique

Folie financière pour certains, opportunité inédite pour d’autres, les Special Purpose Acquisition Companies ou SPACs connaissent un intérêt grandissant en Europe, alors qu’ils existent depuis 40 ans aux Etats-Unis et ont levé à eux seuls $83 milliards en 2020.

Ces véhicules d’investissement cotés en bourse, dont la valeur réside dans les liquidités versées par les investisseurs, sont destinés à l’acquisition d’entreprises, le plus souvent non cotées. Les dirigeants du SPAC doivent proposer une cible d’acquisition dans les 18 à 24 mois qui suivent leur création, faute de quoi le SPAC est liquidé et les investisseurs remboursés avec intérêts.

Si ses partisans y voient une chance de raviver l’intérêt pour des bourses délaissées par les IPO, c’est parce que le processus d’acquisition par un SPAC permet d’automatiser l’entrée en bourse de sa cible. Un contournement des règles, pas toujours apprécié des régulateurs, qui contribue à faire de ces SPACs un pari potentiellement risqué pour les investisseurs, d’autant que les capitaux investis restent bloqués pendant le temps d’acquisition de la cible. Vient s’ajouter l’avantage économique important dont bénéficient les sponsors du SPAC, par le biais d’une grande quantité d’options d’achat qui leur sont réservées sur les actions du produit et qui a incité la SEC américaine à limiter le pourcentage d’actions que les sponsors peuvent exercer afin de renforcer l’alignement d’intérêts entre investisseurs et sponsors.

La nouvelle génération de SPACs, les SPARCs pour Special Purpose Acquisition Rights Companies, tente de répondre à ces enjeux en voulant remplacer l’investissement en cash dans le véhicule par un droit d’investir, ce qui permettrait aux investisseurs de conserver leurs capitaux jusqu’à l’identification de la cible d’acquisition mais affaiblit la position du SPAC qui n’a pas la disponibilité immédiate pour investir. La balle est maintenant dans le camp des régulateurs européens qui veulent sauter sur le train de cette opportunité tout en préservant la protection de l’investisseur. Mais avec des investissements aux Etats-Unis qui sont déjà passés de $96 milliards au premier trimestre 2021 à seulement $7 milliards en avril et mai, on peut se demander s’il ne vaudrait pas mieux passer son tour.

Chiffre lié : 55% des introductions en bourse aux Etats-Unis en 2020 l’ont été au travers de SPACs.

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