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Marché : de l’AI à L’UE

Le premier semestre 2024 a prolongé la tendance de 2023, les marchés financiers poursuivant leur hausse. Plusieurs indices ont même atteint des niveaux historiques, dans un contexte d’atterrissage en douceur (soft landing) des économies développées.

Les explications de ce mouvement sont multiples.

Tout d’abord, les anticipations d’assouplissement monétaire, sur fonds de désinflation, donnent depuis plusieurs mois de l’élan aux marchés.

D’autre part, la croissance économique mondiale, bien qu’en ralentissement, reste étonnamment résiliente, particulièrement Outre-Atlantique.

Par ailleurs, que ce soit aux États-Unis ou en Europe, les résultats des entreprises sont restés robustes, élément porteur s’il en est.

Enfin, si l’on ne devait retenir qu’un seul point, il serait lié aux performances d’une poignée de grandes capitalisations, principalement américaines, et notamment liées à l’intelligence artificielle.

Avec ce phénomène, d’importantes dispersions de performance sont apparues dans les indices et certains segments de marchés apparaissent très chers, pendant que d’autres le sont, en revanche, beaucoup moins. Pour exemple, NVIDIA pèse aujourd’hui plus de $3.000 milliards (davantage que l’ensemble du CAC 40) !

Les derniers indicateurs d’activités économiques laissent penser que ces facteurs de soutien devraient continuer à porter les marchés au 2e semestre. Cependant, et bien que la BCE ait confirmé un mouvement de baisse des taux le 6 juin, les incertitudes sur la politique monétaire de la Fed, les tensions géopolitiques et les élections à venir devraient alimenter la volatilité de court terme.

Néanmoins, et alors que les investisseurs se concentraient essentiellement sur les Etats-Unis, les grandes valeurs de croissance et les « Magnificient 7 », il pourrait se révéler pertinent d’entamer une diversification régionale et sectorielle (sans perdre de vue que le marché américain, par sa profondeur, sa résilience et son biais de croissance long terme, demeure, et doit demeurer, le cœur de toute stratégie actions).

Ainsi, et bien que toujours robuste, la croissance américaine est attendue en baisse, pendant que l’activité en zone euro, après avoir évité la récession, pourrait connaitre une reprise un peu plus vigoureuse qu’anticipé, avec une inflation sous contrôle. Des perspectives qui encouragent une exposition plus marquée au reste du marché. Les petites et moyennes valeurs de croissance, ainsi que les sociétés jusqu’à présent délaissées, pourraient être les potentielles bénéficiaires des baisses de taux.

Côté obligataire, l’attrait des titres de dette européens déjà émis, est renforcé par la récente baisse de taux. Au cours des prochains mois, les investisseurs devront être positionnés pour bénéficier de taux de rendement encore attractifs avec des perspectives de revalorisation. A moins que les évènements politiques qui ont suivi les élections européennes ne viennent perturber ce scenario, l’Europe reste attractive pour les investisseurs en quête d’une diversification obligataire de qualité. Et ce même si l’attrait des Treasuries est conforté par l’incertitude sur le timing de la première baisse de taux aux Etats-Unis (le consensus, revu à plusieurs reprises, table maintenant sur septembre).

Surtout que ce décalage dans le timing des politiques monétaires devrait favoriser la vigueur du dollar.

Il nous semble donc que la phase d’assouplissement monétaire qui débute, de façon néanmoins hésitante, est porteuse de perspectives. Elle devrait créer des opportunités larges de diversification. Cependant, les nombreuses incertitudes qui l’accompagnent incitent à la vigilance, la flexibilité, la sélectivité et la réactivité.

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