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Immobilier : la clé des taux

La conjoncture, les incertitudes en matière d’inflation et d’évolution des taux d’intérêt, ainsi que la situation géopolitique n’ont pas (encore) permis au marché immobilier d’amorcer un retournement après deux années difficiles.

Sur le seul marché européen, au global, les volumes d’investissement totaux ont avoisiné 34 milliards d’euros au premier trimestre 2024, soit une baisse de 5% en glissement trimestriel.

Outre-Atlantique, la persistance de l’inflation et la robustesse de l’économie ont écarté les perspectives de baisse de taux rapide. En avril, les taux des prêts hypothécaires ont même connu une remontée au-delà de 7%, les ventes de logements neufs fondant de près de 5% en un mois.

Bureau

Après beaucoup de questionnements post covid, et malgré une reprise des prix locatifs « prime » dans les grandes métropoles, l’immobilier de bureau affiche toujours des perspectives moroses, alors que 8% des bureaux européens étaient inoccupés en décembre 2023.

La seule ville de Paris a vu son taux de vacance atteindre 10% en un an. A l’échelle mondiale, le marché enregistrait, fin mars 2024, une baisse de 12% d’investissement en glissement trimestriel, malgré une hausse du volume de location de 7%.

Logistique

Le secteur est resté atone. Mais les conflits au Moyen-Orient et en Ukraine ont, de nouveau, mis en évidence les conséquences des délocalisations. Ainsi, compte tenu des risques en mer Rouge, le coût d’expédition d’un conteneur a doublé entre novembre 2023 et février 2024. Une tendance qui affecte l’Europe au premier chef et pourrait accélérer les projets de relocalisation. A toute chose malheur étant bon, ceci devrait soutenir la reprise du secteur de la logistique, qui n’avait pas connu le rebond pérenne escompté après le covid.

Hospitality

Dopé par la reprise du tourisme, l’« hospitality », mais également le commerce, connaissent une réelle embellie.

Côté « retail », le secteur a attiré 19 % de l’investissement européen total. Une augmentation qui s emble devoir se poursuivre sur l’ensemble de l’année 2024, en raison notamment de la baisse anticipée de l’inflation et des coûts d’emprunt.

Résidentiel

Le secteur n’a pas été épargné par la hausse des taux, après la hausse des coûts de construction, dont les conséquences se répercutent sur les loyers.  En 2023, la hausse des loyers résidentiels a atteint deux chiffres dans plusieurs grandes villes européennes, avec une moyenne de 5%. Une tendance qui, selon certains analystes, devrait se poursuivre avec des hausses anticipées de 3% par an ces trois prochaines années. La faiblesse de l’offre constitue néanmoins un puissant amortisseur à la baisse des prix.

Que ce soit sur le plan géographique ou sectoriel, les incertitudes demeurent donc importantes. La perspective de baisse des taux, élément clé d’un retournement, doit inciter l’investisseur à se positionner dans une optique à moyen terme, en diversifiant les secteurs, tant chacun constitue un marché en soi.

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