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Darwinisme vert

Bercy serre la vis sur l’investissement socialement responsable en France.

Entrée en vigueur le 1er mars 2024, la refonte du label ISR, première depuis sa création en 2016, traduit l’ambition de mener la vie dure à certaines entreprises cotées, en particulier les sociétés pétro-gazières.

Mais cette réforme doit avant tout rassurer des investisseurs devenus sceptiques, alors qu’une enquête révélait en 2022 que 80% des fonds ISR étaient corrélés au secteur des énergies fossiles.

« Nous devons offrir un label simple et efficace pour permettre aux Français de donner du sens à leur épargne ». Les mots de Bruno Lemaire se sont accompagnés d’une révision drastique des conditions d’accès au label : suppression des entreprises les moins bien notées sur le plan ESG, prise en compte des impacts négatifs causés par des acteurs de marché ou encore exclusion des secteurs du pétrole, gaz et charbon.

Pour les gestionnaires d’actifs, le temps est venu de choisir entre la mise en conformité ou l’abandon du label, alors que près de 1 200 fonds se revendiquent ISR. Au total, la moitié d’entre eux n’aurait toujours pas exclu de ses portefeuilles les entreprises actives dans les énergies fossiles.

Les véhicules déjà labellisés ISR ont jusqu’à la fin de l’année pour faire ce « ménage ». Il faut donc attendre encore quelques mois avant de pouvoir tirer des constats sur l’évolution, ou pas, des portefeuilles, au sein desquels avait été relevée une croissance des valeurs fossiles ces deux dernières années.

Ces exigences accrues devraient en tout cas permettre une meilleure lisibilité de l’investissement ISR, qui laissera probablement certains acteurs sur le bord de la route. Une sélection bienvenue face aux critiques de greenwashing, qui n’étaient pas forcément qu’infondées.

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