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Carotte ou bâton ?

En 2023, les faillites du Crédit Suisse et de la Silicon Valley Bank ont secoué la planète financière, ébranlant la confiance dans la stabilité des institutions bancaires à l’échelle mondiale. Ces effondrements, survenus en moins de deux semaines, ont révélé des failles béantes dans la gestion des risques et la supervision prudentielle, malgré des régulations de plus en plus strictes.

Un rapport de la FINMA, l’autorité de surveillance suisse, a dévoilé que malgré les régulations dites « too big to fail » et des exigences de fonds propres en constante augmentation, le Crédit Suisse n’a pas résisté à une crise de confiance. Des scandales à répétition et une gestion des risques jugée défaillante ont précipité la fuite des clients, causant l’effondrement de la banque. En effet, en quelques jours, les retraits se sont chiffrés à plusieurs dizaines de milliards de francs suisses, rendant insoutenable la position de liquidité de l’institution.

Jamie Dimon, le puissant CEO de JP Morgan Chase, ne mâche pas ses mots : les banques doivent assumer leurs responsabilités. « Il n’est pas question de toujours compter sur les renflouements publics. Les institutions financières doivent être capables de gérer leurs propres crises », martèle-t-il, soulignant que ce sont souvent les contribuables qui finissent par supporter les coûts des défaillances.

Face à ces dérives, les régulateurs misent sur des réformes comme Bâle III, dont les nouvelles exigences en capital, prévues pour 2025, visent à mieux armer les banques face aux crises. Mais Dimon met en garde : une accumulation excessive de capital pourrait freiner la prise de risques mesurés, nécessaire à la croissance économique. Une crainte d’autant plus fondée que selon le rapport de la FINMA, le Crédit Suisse n’a pu enrayer l’hémorragie malgré un respect strict des exigences en matière de capital et de liquidités. Ce n’est donc pas uniquement une question de « quantité », mais de gestion efficace des fonds et de la confiance des clients.

Pour les investisseurs, ces événements sonnent l’alarme sur les risques systémiques. Faut-il alors davantage de régulation ou encourager les banques à mieux s’autoréguler ? Les réformes actuelles visent à stabiliser le système financier, mais elles ne doivent pas freiner la capacité des banques à soutenir l’économie réelle. Les exemples récents montrent que même les régulations les plus rigoureuses ne suffisent pas à éviter la faillite d’institutions emblématiques.

Il serait donc nécessaire de repenser en profondeur le modèle de gouvernance bancaire. La question n’est plus uniquement de savoir comment prévenir la prochaine crise, mais aussi comment s’assurer que les banques en assument les coûts, sans mettre une nouvelle fois la collectivité à contribution. Vœu pieux ?

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